extrait de mon roman Down Under -l’arrivée- editions edilivre .com
Aéroport de Sydney- 3 janvier 1983- 10h heure locale
27 heures de voyage dans le corps, avec une escale. Mon premier
passage de l’équateur. Dans un vrai Boeing 747. Baptême
charmant : une coupe de champagne et une orchidée offerte par
l’hôtesse de la compagnie thaïlandaise, avec le salut thaï.
Plus sophistiqué que les passages d’équateur de la marine
française, d’après les dires salaces. Et un biberon chaud
pour Valentin, le petit dernier de deux ans. Et une couche
propre.
Bon, maintenant qu’on y est arrivés, en Australie,
qu’est ce qu’on fait ? Trouver un logement, au
moins pour la nuit prochaine. Georges me tanne.
« Demande ! » Le douanier me tend une liste
d’hôtels. Ca va, il a compris mon anglais du bac avec
l’accent français. Le plus simple hôtel va nous manger nos
économies, nos tristes économies, en quinze jours. Le dollar est
très haut pour nos pauvres francs.
« Je téléphone à Françoise ». C’est mon
seul contact australien. Je lui ai écrit il y a trois semaines pour
lui dire que je connaissais (vaguement, en vérité) sa tante
ariégeoise du même patelin que nous et que nous serions
susceptibles de passer la voir, elle et son mari.
« Allô ? Françoise ? Vous ne me connaissez
pas .Vous avez reçu ma lettre ? Non ? Je suis
Michelle d‘Ariège, une voisine de votre tante. Je viens
d’arriver à Sydney avec mon compagnon et nos deux enfants. On
n’a pas de logement. Vous pourriez nous accueillir un
peu ? »
Grand silence. Un bébé pleure à l’autre bout du fil.
« C’est que je viens d’accoucher. Mais vous
pourriez dormir dans le salon en attendant de trouver mieux. Denys
est d’accord. Voici l’adresse. Vous prenez le ferry.
Vous descendez à Manly. Nous n’habitons pas loin du
restaurant vietnamien, en bordure de la plage. »
La belle solidarité des émigrants en Australie
…….
(…)
Michèle Rosenzweig- extrait de Down Under -editions edilivre
.com-2011