« down under » (là bas en bas ), un roman fortement
autobiographique , l’histoire d’une émigrante dans l’australie des
années 80. un grand rêve et une chimère, une réalité quotidienne de
survie dans un pays grand comme un continent…..
en voixci un extrait:
(…) La route n’est bientôt plus goudronnée. Elle passe Ã
travers la beauté sauvage du bush, faite de buissons ras et
de gumtrees, inflexible et droite, tantôt de la tôle ondulée,
tantôt du sable qui s’esquive sous les pneus. Ca n’arrange
guère le combi, qui commence à cliqueter de partout. Les hommes
resserrent régulièrement les boulons et le pot d’échappement
a failli nous lâcher. Si autre chose se déglingue, ce ne sont
ni les quelques pièces de rechange ni les quelques outils prévus
pour le voyage qui nous sauveront. Les road trains aussi sont de
réels dangers. On les voit arriver dans un nuage de poussière au
loin, nous guettons le moindre remous à l’horizon… et
nous nous garons sur le côté de la piste. Ils ne s’arrêteront
pas, pour personne, machines folles lancées à toute vitesse
qui nous passent avec de grands coups de « horn », de
corne, dans un fracas terrifiant.
Seules rencontres sur la piste, à part les
road trains, les kangourous, morts ou vivants. Ils bondissent de
loin en loin en s’aidant de leur grande queue puissante, ou
ils gisent, carcasses que rongent les oiseaux de proie. En prendre
un de plein fouet est redoutable pour les véhicules,
d’où le montage des pare kangourous Ã
l’avant en guise d’énormes pare chocs. Nous
restons vigilants. Les émeus aussi nous régalent de leurs
grands yeux et de leur silhouette d’autruche du
bush, marchant d’un pas de sénateur. Le bush est plein de
nuances du vert de gris au vert olive, la terre est rouge, le ciel
bleu, nous roulons au beau milieu, ne nous écartant
jamais de la piste, mais si lentement, maintenant.
Les hommes se relaient, l’attention doit être au maximum
pour tenir le volant sur la tôle ou sur le mou, et en raison de
tous ces dangers potentiels. La tôle est éprouvante pour les nerfs,
tout le fourgon tremble dans un bruit de ferraille
continuel, et nous sommes tous secoués comme sous l’effet
d’un marteau piqueur. Nous nous arrêtons épuisés le
soir, sur le bord de la piste si nécessaire, quand aucune
road house n’est en vue, et nous dormons dans le grand
silence retrouvé sous les étoiles de l’hémisphère
sud.(…)
extrait de « down under » de michèle Rosenzweig-editions
edilivre . 2011
Quel bel écrit, en s’isolant du monde extérieur pour lire ton texte, c’est comme un film qui se déroule bravo !!!! bisous
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Les images , les évènements se succèdent …
Belle écriture.
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Toujours l’espoir d’un ailleurs meilleur… Chris
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jusqu’au jour où on se trouve enfin chez soi, après avoir réalisé les rêves et leurs illusions
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